Les difficultés liées à la sécurité alimentaire dans les pays africains et en particulier dans la République du Burundi se reflètent dans les rapports des organisations internationales : – l’organisation d’approvisionnement agricole – FAO, le programme alimentaire mondiale – PAM et le fonds International du développement agricole – FIDA[1,3].
Dans les travaux [3,4] on a mené une analyse des conditions et des mécanismes de maintien de la garantie de la sécurité alimentaire de la population des pays de la communauté Est Africaine.
En utilisant les possibilités du climat favorable tropical sur tout le territoire de la République de Burundi, il demeure rationnel, à notre avis, de développer la production et le traitement des fruits tropicaux en combinaison avec des produits d’origine animale [5]. Les températures mensuelles moyennes sur les plateaux de la République du Burundi ne tombent pas en dessous de 22оC, et dans la vallée de la rivière de la Rusizi – la température minimale oscille autour de 25оC. Les précipitations moyennes sont de l’ordre de – 1000-1200 mm, jusqu’à 1400 mm par an de l’Est à l’Ouest.
Les fruits des arbres tropicaux occupent une place importante dans la structure alimentaire de la population de la République de Burundi. Cela étant conditionné par leur teneur élevée en vitamines, en liaisons biologiques (micro éléments et macroéléments).
Tableau 1 – La teneur chimique des fruits.
Categories des fruits |
Eau g/100 g |
Proteines g/100 g |
Lipides g/100 g |
Glucides g/100 g |
Pectines g/100 g |
Sels minéraux g/100 g |
Β-carotène mg/100g |
Vit.C mg/100g |
Mangue |
80-83 |
0.4-0.98 |
0.1-0.4 |
11-15 |
0.7-0.9 |
0.3-0.5 |
1.4-10 |
14-178 |
Papaye |
85-90 |
0.1-0.13 |
0.02-0.1 |
4.2-7.1 |
0.02-0.05 |
0.5-0.7 |
1.2-1.5 |
48-68 |
Ananas |
80-85 |
0.21-0.5 |
0.1-0.2 |
11-20 |
0.1-0.3 |
0.3-0.7 |
0.03-0.1 |
5.5-63 |
Banana |
70-80 |
1-1.3 |
0.18-0.2 |
18-22 |
0.9-1.1 |
0.12-0.20 |
10-12 |
|
Avocat |
60-70 |
1.3-2.6 |
2-30 |
7-7.5 |
0.9-1.6 |
0.1-0.44 |
5-10 |
|
Сitron |
82-87 |
0.6-0.7 |
0.5-0.6 |
8-10 |
2-2.5 |
0.4-0.5 |
0.01-0.015 |
40-80 |
Мandarine |
85-88 |
0.6-1.8 |
0.2-0.3 |
8.2-12.1 |
0.4-0.6 |
0.5-0.7 |
0.05-0.06 |
28-38 |
Dans le programme d’approvisionnement agroalimentaire de la République du Burundi pour la période 2007-2013 avaient été prévu des mesures effectives de perfectionnement du processus de disponibilisation des produits alimentaires tels que les fruits et les légumes par augmentation ultérieur de leur production et aussi par diminution de la perte de la production pendant la récolte, le transport , la conservation et la transformation industrielle.
Ce problème est totalement d’actualité même dans le contexte de l’extension de l’exportation des fruits et légumes de la République du Burundi vers les autres pays.
En premier lieu, cela concerne les fruits tropicaux et subtropicaux cultivés au Burundi suite à la demande élevée de ces fruits sur le marché international au Rwanda, en Ouganda en Tanzanie et dans les pays européens.
Au Burundi on remarque aussi une forte productivité en bananes, maniocs et patates douces. Actuellement on remarque aussi une forte augmentation de la productivité des fruits de mangues et de papayes qui se remarquent par leurs propriétés : - arômes et goûts qu’on ne trouve pas chez d’autres fruits.
Cependant le système de stockage des exportations et de conservation des fruits de mangues et de papayes au Burundi n’est pas amélioré et est confronté avec des pertes importantes causées par l’effet bactérien, ce qui influe sur la qualité des fruits.
L’étape actuelle de la conservation des fruits s’observe comme un processus complexe, d’amélioration technique de l’agriculture des produits végétaux, ce qui assure l’augmentation de leur résistance vis-à-vis des microorganismes nuisibles du milieu de la récolte jusqu’à leur destination, ce qui garantit une maitrise des phénomènes biochimiques qui se passent dans les fruits pendant leur conservation, augmentant ainsi la période de maturation et la résistibilité envers tous les facteurs externes et l’arrêt de leur développement.
Malheureusement, en vertu de leurs propriétés biologiques, la mangue et la papaye appartiennent à la catégorie des fruits qui s’abîment très rapidement. Au Burundi les systèmes de stockages des fruits lors de leur réception venant de plusieurs régions aux conditions climatiques et agrotechniques différentes ne permettent facilement pas la création des conditions optimales de conservation. Ces pertes importantes des fruits liées à la politique actuelle du gouvernement burundais d’augmenter les productions nécessitent une solution urgente qui viendra des différentes étapes de perfectionnement de la technologie de conservation des fruits en vigueur au Burundi.
Le perfectionnement de la technologie tiendra compte de la qualité des fruits, de leur résistance vis-à-vis aux microorganismes nuisibles et d’autres facteurs défavorables.
Le maintien des conditions primordiales de diminution des pertes et de conservation de la qualité des fruits représente un niveau scientifique élevé de résolution des problèmes de conservation à toutes les étapes du système : champ – consommateur.
Aujourd’hui, le monde se retrouve à un stade où le niveau d’analyse théorique des lois de préservation des produits lors de leur transport et de leur conservation demeure incomplet et les actions technico-organisationnelles de diminution des pertes de production restent faiblement assurées.
Au passage vers l’économie du marché, la production intensive des fruits et légumes reste le moyen prédominant et l’économie de ces ressources aura une signification importante. L’organisation et la tenue des études sur la diminution des pertes de la matière première, représente un objectif actuel. Et cela permettra de mettre à la disposition de la population soit des fruits et légumes frais soit des fruits transformés au cours de toute l’année, tout en favorisant l’exportation vers le marché extérieur.
Une réussite de la résolution de l’objectif prédéfini nécessite une analyse critique de l’état actuel des difficultés de conservation et d’appréciation de la qualité des fruits en se basant sur la particularité de leur sorte.
En rapport avec cela, une importante actualité tourne autour du perfectionnement de la technologie de transport, de conservation et de traitement des produits fruitiers cultivés sur le territoire du Burundi et ses environs.
L’objectif du présent travail représente la création des principes scientifiques visant l’augmentation de la résistibilité et de la transportabilité des fruits tropicaux cultivés au Burundi et ses environs tout en assurant le perfectionnement des systèmes de stockage, de transport et de conservation en utilisant des technologies complexes et efficaces.
Pour parvenir au but de notre travail, nous nous sommes donné des tâches suivantes :
- Mener une analyse critique de l’état des systèmes de stockages, et de conservation des fruits tropicaux cultivés au Burundi et destinés à être vendus soit sur le marché intérieur soit sur le marché extérieur.
- Etudier l’impact des facteurs externes sur la conservabilité de la qualité des fruits pendant le transport et la conservation y compris le caractère phytopathogène de la microflore, la résistance de la mangue et de la papaye vis-à-vis des microorganismes et les processus de maturation après récolte depuis le champ au consommateur.
- Etablir les caractéristiques physiques et biochimiques de la mangue et de la papaye, leur maturité commerciale en vue de prévoir la période de mise en vente.
- Elaborer une technologie de fabrication de la guimauve (pastille) issue du mélange de la purée des fruits et du lait en se basant sur le principe du séchage par rayons solaires.
- Etudier l’impact du refroidissement préalable sur la mangue et la papaye, c’est-à-dire une chaine frigorifique depuis le champ vers le consommateur tenant compte des facteurs de conservabilité (maturation, résistibilité etc) et la qualité de la marchandise, et ainsi conclure un régime d’un refroidissement préalable spécifique pour ces fruits.
- Analyser et élaborer une technologie complexe de conservation de la mangue et de la papaye en utilisant les procédés tels que la mise au point d’un système de refroidissement, la création d’un milieu à une teneur régulé en gaz (CO2, O2, NO2), et le traitement des fruits par des antibiotiques, et de ce fait établir une conclusion sur l’usage effectif de ces techniques en vue de la diminution des pertes et de l’augmentation de la période de conservation de la mangue et de la papaye cultivées au Burundi.
- Analyser l’impact de la température et du traitement aux antiseptiques sur la qualité et sur la durée de conservation des fruits de la mangue et de la papaye récoltés sur le territoire du Burundi et établir le régime de leur conservation.
Du point de vue scientifique, le travail présente des nouveautés suivantes :
Sont relevés les différents états de fruits observés en fonction de différentes étapes de maturation en tenant compte des changements de processus de maturation, des impacts microbiologiques des microorganismes phytopathogènes, et est établi le rôle de ces facteurs dans la conservation de la qualité pendant le stockage, le transport et la conservation.
Est fixé le degré de maturité de la mangue et de la papaye lors de la récolte, qui garanti une diminution des pertes.
Est élaboré une technologie de fabrication de la pastille à base des fruits et du lait en utilisant le séchage solaire.
Est établi un niveau maximal des caractéristiques physiques et biochimiques que doivent disposer la mangue et la papaye pour pouvoir bien prévoir la période de la conservation, de la commercialisation et du traitement.
A base des analyses physiologiques, biochimiques et technologiques, on a pu élaborer des régimes préalables de conservation au frigo de la mangue et de la papaye, ce qui permettra la conservation de la qualité pendant le transport sur de longues distances et pendant la conservation.
On a pu relever l’impact de la combinaison de différents procédés (tels que, le refroidissement, le milieu à air régulé, le traitement aux antibiotiques) sur l’augmentation de la conservabilité de la qualité de la mangue et de la papaye, et on a enfin scientifiquement approuvé les nouveaux régimes techniques et complexes pendant le transport et la conservation.
On a élaboré un modèle mathématique d’une liaison entre les changements des principaux paramètres affectant la qualité commerciale de la mangue et de la papaye – une vision globale des pertes de fruits lors de différents procédés de conservation (en l’occurrence une diminution de la masse etc..).
L’importance pratique du travail :
On a élaboré des règles techniques de conservation de la mangue et de la papaye cultivées au Burundi, à l’aide d’une chaine frigorifique commune depuis le champ jusqu’au consommateur en se basant sur les étapes techniques nouvelles entre autre un refroidissement préalable, ce qui garantit l’augmentation du rendement du produit standard de 14%, la diminution des pertes dues aux endommagements de 2 à 2,8 fois, la réduction des pertes de masse de 1,4 à 1,6 %, la prolongation de la période de conservation de 13 à 14 jours.
On a élaboré un nouvelle technologie très complexe de stockage, de transport et de conservation de la mangue et de la papaye en utilisant un traitement antiseptique, un refroidissement préalable et une réaménagement d’une place à air régulé, ce qui a permis d’augmenter le produit final standard de 20%, la diminution des pertes dues aux microorganismes de 5 à 6 fois.
On a mis au point des exigences techniques de l’usage des emballages fabriqués en polyéthylène avec des membranes sélectives à gaz pour garantir la création des conditions essentielles pour le milieu à air modifié, servant ainsi le transport et la conservation des fruits.
Conclusion
Les expériences nous ont mené à déterminer l’impact des facteurs externes sur la conservabilité de la mangue et de la papaye cultivées au Burundi à toutes les étapes, c’est-à-dire du champ au consommateur. On a pu constater que les pertes existantes de 12 à 25% remarquées lors du transport et de la conservation au froid étaient dues au manque de perfectionnement des systèmes de stockage, à l’absence d’un refroidissement préalable et à l’insuffisance effective de la technologie employée pendant la conservation.
Les expériences ont montré qu’une bonne détermination du degré de maturité et une diminution d’une journée sur la durée de livraison des fruits depuis les places de rassemblement garantit moins de changements de la résistibilité des fruits vis-à-vis des microorganismes, une diminution de pertes de 1,2 à 1,5 fois et une augmentation de la durée de conservation. On a définitivement proposé les moyens de fabrication de la pastille à l’aide du processus de séchage solaire.
On a pu déterminer les modifications de la composition chimique de la mangue et de la papaye à toutes les étapes de la chaine frigorifique, champ – consommateur, et cependant avec aussi utilisation du milieu à l’air régulé. On a aussi élaboré des gammes de significations des paramètres physiques et biochimiques ( selon la teneur en amidon, en sucre, en protopectine et la densité des tissus, etc.…) pour mieux caractériser le degré de maturité des fruits prêts pour la commercialisation ou pour d’autres buts afin de bien s’en rendre compte de la période de leur disponibilité.
Dans les conditions propre à la république du Burundi, on a définitivement élaboré le régime de la chaine frigorifique, Champ – consommateur. – refroidissement préalable en se basant sur l’analyse des changements des processus de maturation après récolte, l’espérance de vie des microorganismes à la surface du fruit et la résistance des fruits vis-à-vis de cette microflore.
References
- «Sur la sécurité d’approvisionnement dans le monde» – l’Exposé des organisations d’approvisionnement agricole : ONU et FAO, octobre 2013. http://www.epochtimes.ru/content/view/79548/2/.
- Assane Kone. La faim en Afrique. Articles panafricains// Economie et business Maliweb février 2010. http://www.africatime.com/afrique/nouv_pana.
- Ndayisaba Innocent « Estimation du niveau d’accessibilité économique des produits alimentaires dans les pays de la communauté Est Africaine» les nouvelles CPBGAY – 2011 №22.
- Ndayisaba Innocent: “ Le développement du secteur agraire de l’économie comme la base de la garantie de la sécurité d’approvisionnement dans les pays de la communauté Est Africaine. Exposé des grandes lignes de la thèse sur la compétition du grade de candidat des sciences économiques. SPb-Pouchkin, 2011. 24p.
- Karikurubu Jean-Felix, Kasyanov Gennady Ivanovich, L’obtention de nouveaux aspects des boissons à la base du lait avec comme supplément, la purée de papayes et de mangues // les technologies de fabrication des produits à base du lait et de la matière végétale sont en perspectives.
- La conservation et le traitement de la matière première agricole : le développement de la technologie de conservation des fruits dans un milieu contenant une atmosphère à gaz modifié. № 8, 2003, p. 52-55.